Il est 16h quand je pénètre dans l'enceinte du parc Saint Cloud. Il fait un soleil éclatant ce qui est une chance quand on sait que les deux premières journées du festival se sont déroulées sous une pluie intermittente !
Cette année n'est pas une année comme les autres pour le célèbre festival parisien, en effet, celui-ci fête ses dix ans d'existence. Et il s'en est passé des choses en dix années ... la durée du festival s'est allongée, le nombre de scènes a augmenté, et quelques-uns des plus grands noms du rock s'y sont succédé.
Cette année encore, le festival a créé l'événement en invitant une pointure de la scène rock, j'ai nommé Green Day ! Et pourtant, dès l'annonce, de nombreux festivaliers témoignent leur mécontentement face à la présence de ce « groupe pour ados pré-pubères à la musique si commerciales ». Les californiens ont, cependant, la réputation de livrer un véritable spectacle sur scène. Voyons ce qu'il en a été cette fois-ci, alors que le trio avait la lourde tâche de clôturer le festival ...
A mon arrivée, Bombay Bicycle Club vient de finir son set, et de nombreux festivaliers se dirigent vers les autres scènes. Devant la Grande Scène, les deux premiers rangs sont déjà occupés par des dizaines de fans affublés de t-shirts Green Day qui sembleraient ne vouloir quitter leur place pour rien au monde.
Rien de mieux qu'un petit Coca à 4¤ pour se mettre la pêche avant Stuck In The Sound... C'est à 16h25 que les français font leur entrée sur scène devant un public plutôt timide. Comme l'explique José Reis Fontao, le chanteur à capuche du quartette, c'est un peu la consécration pour le groupe de jouer sur la Grande Scène alors qu'il y a 7 ans, c'était en tant qu'Avant-Scène et sur la petite scène de l'Industrie que le groupe avait fait ses débuts au festival. Au fil des morceaux, le public « tout endormi de sa gueule de bois de la veille » se réveille, entraîné par l'énergie communicative et l'humour de José qui invite tout le monde à « bouger son popotin ». A n'en pas douter, une bonne manière de commencer l'après-midi... Qui a dit que le rock français manquait de qualité ?
C'est ensuite au tour des Dandy Warhols de débarquer sur la Grande Scène du festival. Le groupe nous offre une pop-rock teintée d'électro au tempo souvent assez lent, en décalage avec ce que les autres groupes de la journée avaient à nous offrir sur cette scène. Aussi, le public se montre, dans l'ensemble, peu réactif, applaudissant poliment à la fin de chaque morceau. On ne pourra même pas compter sur Courtney Taylor, le frontman à l'aspect très détendu, pour motiver les foules. C'est à se demander si le groupe est vraiment fatigué ou si il essaie simplement de se donner l'allure la plus cool et détachée possible ... Zia McCabe, qui assure la partie clavier, essaiera tant bien que mal de réveiller l'assemblée, tout en faisant des clins d'½il aux quelques inconditionnels vêtus de tshirts et autres banderoles à l'effigie du groupe. Après un show d'une heure, les Warhols quittent la scène le sourire aux lèvres, visiblement ravis d'avoir été de la partie.
Ce sont les punks de chez Social Distortion qui leur succèdent. Une grande bannière indiquant « live stage show since 1979 » et où est représentée une pin-up tatouée décore la scène. Pourtant proches de la cinquantaine (que le chanteur Mike Ness a même dépassé), les membres du groupe n'ont pas perdu leur esprit rock et leur énergie. Le public, en grande partie constitué de fans de Green Day, commence à sautiller sérieusement, certains reprenant même les paroles de certains morceaux. Mike prendra quelques minutes pour nous parler de ce qu'il appelle la « punk rock police », ces gens qui se montrent très fermés sur ce que doit être le punk que ce soit au niveau du style d'habillement, de coiffure ou bien de la musique elle-même. Pour Mike, le véritable esprit punk, c'est faire ce qu'il a envie de faire même si ses amis les plus proches disent que c'est nul comme ... faire une reprise de Johnny Cash par exemple ! Le groupe s'exécute, se lançant dans une reprise plutôt rock de « Ring Of Fire » sous les acclamations enthousiastes du public. Un bon exemple d'ouverture d'esprit qui pourrait, à n'en pas douter, servir à certains festivaliers. Le quartette quitte ensuite la scène sous les applaudissements d'un public désormais en grande forme.
C'est alors l'attente pour la tête d'affiche qui commence, les fans se rapprochent progressivement de la scène, impatients de voir le trio californien fouler les planches du festival pour la première fois de sa longue carrière. Certains sont venus de loin, avec notamment la présence de fans américains et russes. A 21h30 précises retentit « Blitzkrieg Bop », morceau particulièrement populaire chez les fans de Green Day qui reprennent les « Hey Ho Let's Go » en ch½ur. Alors que le titre se termine, le trio déboule sur scène et se lance directement dans l'interprétation de « Welcome to Paradise », rompant la « tradition » qui veut que le groupe commence par le premier morceau du dernier album en date. Le public est survolté si bien que, dès les premiers accords, ça pogote et ça crowd surf déjà de tous les côtés ! Sur « Know Your Enemy », Billie Joe Armstrong fait monter un premier fan sur scène, l'invitant à « chanter » avec lui. Le trio, accompagné de ses deux guitaristes de tournée Jason White et Jeff Matika, et de son musicien multi-fonction (clavier, accordéon et saxophone) Jason Freese, nous fait ensuite découvrir « Stay The Night », un nouveau morceau qui fera son petit effet. Il sera suivi de « Oh Love », premier single extrait du prochain album Uno !, un titre qui, s'il semble un peu lent et répétitif dans sa version studio, prend une dimension différente en live, quand il est repris par tous les fans.
La setlist propose son lot de surprises avec par exemple « Burnout » qui ravira jusqu'aux fans les plus anciens ou encore « Letterbomb » qui figure dans la liste des morceaux préférés de nombreux fans.
Si vous êtes déjà allés à un concert de Green Day, vous n'êtes pas sans savoir que c'est un groupe qui aime les reprises. Ainsi aurons nous droit à un extrait de « Highway To Hell » de ACDC, « Rock n' Roll » de Led Zeppelin et, un peu plus tard dans la soirée, « Stand By Me », « Hey Jude » des Beatles et bien entendu le culte « Shout » sur lequel je reviendrai plus tard.
Le groupe semble ravi de l'accueil des français, Billie Joe déclarera d'ailleurs, après s'être prosterné devant un public reprenant « Boulevard Of Broken Dreams » en ch½ur, « we are Green Day and we are from Paris ». Vient le moment « old-school » du spectacle avec « 2000 Light Years Away », morceau extrait du deuxième album du groupe, l'occasion pour Billie Joe de faire monter un petit groupe de fans sur scène.
Niveau animations en tout genre, nous aurons droit au pistolet à eau, au distributeur de papier toilette ou encore au lancer de tshirts. Bien évidemment, nous n'échapperons pas à un des moments phares de tout concert de Green Day, l'enchaînement « King For A Day » et « Shout » où les membres du groupe, affublés de boas, chapeaux, lunettes et autres accessoires en tout genre, enchaînent les pitreries. Si voir Tré Cool, le batteur, pousser la chansonnette et danser vêtu d'un soutien-gorge est monnaie courante dans un concert de Green Day ; cette fois-ci, Mike Dirnt, le bassiste, lui succèdera, sorte de « gage » imposé par Billie Joe en l'honneur de l'anniversaire de la femme de Mike. Entraîné par ses camarades, Jason White prendra également le relai. Fous rires garantis !
Après « Minority », le trio quitte la scène avant de revenir rapidement pour « American Idiot » où le public se déchaîne une toute dernière fois. Suivra « 99 Revolutions », un autre nouveau morceau que l'on retrouvera sur Tré !, troisième volet de la trilogie à venir. Si les précédents concerts de cette tournée s'étaient achevés sur ce morceau, cette fois-ci, Billie Joe se munit de sa guitare acoustique pour nous interpréter « Good Riddance », morceau clôturant traditionnellement les spectacles du groupe. Certains pleurent sous le coup de l'émotion, d'autres chantent à s'en époumoner, quoiqu'il en soit, I hope you had the time of your life.
Voilà, et vous, quel a été votre ressenti ? :)
En bonus, je vous propose de visionner mes vidéos de la soirée : STAY THE NIGHT | BOULEVARD OF BROKEN DREAMS | SHOUT
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